La façade de l’institut Gay - bandeau

Anglemont, le « château » de la culture aux Lilas

Né en 1821, Arthur Henri Lambin d’Anglemont, un descendant de la noblesse, acquiert pour 100 000 francs en 1857, le Château Bernard au rond-point du Tapis Vert.

On ne sait pas si le bâtiment actuel a été construit par d’Anglemont ou par l’un des précédents propriétaires. Homme de lettres, humaniste, fouriériste, Anglemont succède à François Xavier Guérin-Laroche en devenant le 2ème Maire des Lilas en 1870-1871. Il démissionne durant l’occupation Prussienne, après un différend sur la Garde Nationale. Quand il décède aux Lilas en 1897, c’est sans descendance, malgré deux mariages.

L’institution pour jeunes filles

En 1901, ses héritiers vendent l’hôtel du Rond-Point à Marie Antoinette Delorme, épouse de Jules Henri Gay, instituteur et fils d’instituteur. En 1903, après des aménagements, la pension pour jeune filles « Institution de Mme Gay, villa du Rond-Point » ouvre ses portes. Son slogan était « la Campagne à Paris ». Leur fils préférant la médecine, c’est la belle-fille, Gisèle Cornet-Barber épouse Gay, qui reprend le flambeau de l’institution en 1932. Regina Zylberberg qui deviendra la célèbre Régine, reine de la nuit parisienne, sera pensionnaire de l’institution à la Libération.

Vendu à la ville au nom de la culture

Gisèle Gay prend sa retraite en 1982 et cède son institution à la Ville des Lilas, malgré des offres financièrement plus intéressantes, à la condition qu’elle demeure un lieu de culture. La Ville possédait déjà son Centre culturel municipal, rue Esther Cuvier, fondé par Pierre Simondi en 1965 et complété d’une école de musique en 1966. La vétusté des bâtiments et la nécessité d’agrandir sa capacité d’accueil ont finalement poussé la Ville à l’achat du nouveau lieu.

Le nouvel espace d’Anglemont est finalement inauguré en 1988. Il abrite aujourd’hui le centre culturel Jean-Cocteau, le conservatoire Gabriel-Fauré, la bibliothèque André-Malraux, la Direction de l’action culturelle et le square Georges-Gay.